Vivi

Vivi a la voix grave et les mots doux. Flottant sur le dos dans l’eau du dernier jour elle me demande si on se reverra, je réponds .
J’ai appris que le oui engageait alors que le non libérait, mais ici en ce jour d’août le oui est une renaissance. Vivi embrasse les icônes dans les chapelles de campagne, elle allume des cierges en souvenirs des défunts et en protection des vivants, son paréo fait rempart entre sa féminité et sa sainteté, Saint-Georges terrasse le dragon et je suis transpercé par le regard de ses yeux verts. Peut on aborder une femme en bikini qui porte une croix autour du cou ?
Vivi me traduit les paroles de la chanson, La mer et l’eau salée comment pourrai je t’oublier…
Lorsque Vivi plonge sa peur du large disparaît en même temps que ma crainte des lendemains.
Ce matin le bureau de poste déménageait, le camion grue soulevait le vieux coffre fort au dessus du trottoir. Ici les cambriolages se font en plein jour, au vu et au su de tous. Les choses précieuses ne sont pas sous clé. Vivi me laisse trois cartes postales à expédier, écrites au feutre vert qui refuse de sécher, ses mots s’étalent dans la chaleur. Elle me parle des terres du nord, de la lagune aux mulets, d’un village encerclé par l’eau, me demande si je viendrai la voir à Athènes.
Cet été tous les repas se terminent invariablement par de la pastèque, toutes les histoires se terminent par des larmes.

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